Le sommeil des séniors

Sommeil / Conseils

Avec l’âge, la qualité du sommeil se détériore et un tiers des Français de plus de 65 ans se plaint de mal dormir. Délai d’endormissement allongé, sommeil fragmenté, réveil trop matinal : les nuits peuvent vite devenir épuisantes !

Et pourtant, les seniors ont encore besoin de 7 à 8 heures quotidiennes de sommeil… Alors comment expliquer ces changements de rythme au fil des années ? Et que faire pour retrouver des nuits apaisées ? On fait le point sur Sommeil Santé.

Un sommeil de moindre qualité.

Alors que la quantité de sommeil nécessaire varie finalement peu selon l’âge (environ 8 heures chez le jeune adulte contre 7 heures vers 70 ans), sa qualité diminue considérablement à mesure que les années passent. Les raisons de cette évolution sont multiples et ses effets caractéristiques.

On observe d’abord une fragmentation du sommeil, avec des réveils nocturnes d’autant plus fatigants qu’ils peuvent parfois être nombreux et durables.

L’anxiété y est pour beaucoup. Mais les principaux troubles du sommeil comme le syndrome d’apnées, la maladie des jambes sans repos ou l’insomnie chronique s’accentuent également à mesure que l’on avance en âge, à cause du relâchement musculaire et des bouleversements hormonaux.

Les années passant, la structure interne du sommeil continue de se modifier à plusieurs niveaux :

  • Accumulation des éveils nocturnes, entraînant des nuits toujours plus morcelées.
  • Allongement du temps d’endormissement, de 45 minutes en moyenne contre moins de 30 minutes chez le jeune adulte.
  • Phases de sommeil profondes réduites (10 à 15% seulement de la durée totale du sommeil) et donc diminution du temps de récupération.
  • Heure de coucher précoce, avec pour effet un réveil très matinal… et un risque d’éveils nocturnes augmenté !

Ces modifications du sommeil profondes ont de réelles conséquences sur l’état de fatigue des personnes concernées et créent une spirale infernale. Car elles renforcent le phénomène la désynchronisation de l’horloge biologique – ou horloge circadienne : le coucher précoce, notamment, mène à ce que l’on nomme « l’avance de phase ».

Le piège des somnifères…

Lorsqu’on est exténué, le parfait remède semble exister : le somnifère. Un petit comprimé magique à avaler pour rejoindre rapidement les bras de Morphée…

En France, c’est près de 3,5 millions de seniors qui se laissent tenter par cette solution de facilité. Mauvaise idée, car les somnifères ont de effets secondaires à ne pas négliger…

Mieux vaut donc les éviter, d’autant qu’il devient rapidement difficile de s’en passer. Pour aider et accompagner ceux qui le souhaitent vers le sevrage, la Haute Autorité de santé (la HAS) a mis en place un questionnaire, l’« ECAB - Echelle Cognitive d’Attachement aux benzodiazépines », qui mesure le degré de dépendance des consommateurs réguliers. Et a ainsi déterminé que le principal frein au sevrage reste l’angoisse, a fortiori chez des personnes âgées parfois réticentes au changement.

Mais qu’on se rassure, les solutions existent et les thérapies comportementales et cognitives ont d’ailleurs fait preuve de leur efficacité dans ce domaine ! Si vous vous sentez concernés, n’hésitez pas à en parler à votre médecin qui saura vous répondre et vous orienter…

Conseils pour retrouver le sommeil : 

Quelques conseils sensés et faciles à appliquer peuvent déjà aider à retrouver le chemin vers un sommeil de qualité.

1) Se coucher après 21 heures

L’appauvrissement des relations sociales  et l’ennui poussent les personnes âgées à se coucher de plus en plus tôt. Pour se débarrasser de cette habitude nuisible à la qualité du sommeil, on recommande une sieste en début d’après-midi (à condition qu’elle n’excède pas une heure !), afin de ne pas se coucher le soir avant 21 heures.

2) S’exposer à la lumière naturelle

Beaucoup de personnes âgées sortent peu, parfois moins d’une heure par jour. Or, l’exposition à la lumière favorise la régulation de l’horloge interne, en aidant l’organisme à mieux différencier le jour de la nuit et à stimuler la sécrétion de mélatonine, alias « l’hormone du sommeil ». 

3) Soigner son hygiène de vie

Augmenter son activité physique (même douce), organiser des sorties, adopter une alimentation saine et équilibrée, réduire sa consommation d’excitants (thé, café, alcool, tabac…) : autant de conseils essentiels, d’ailleurs applicables à tous !

Quel que soit votre âge, on ne rappellera jamais assez les vertus du sommeil et la nécessité d’en prendre soin. N’oubliez pas que des professionnels sont là pour vous aider, si besoin… Et sinon, dormez bien !