La mythologie du sommeil des petits : le Marchand de sable

Sommeil / Culture

Le Marchand de sable fait partie de l’imaginaire de l’enfance, et tient la tête de tous les contes et légendes liés au sommeil. Mais qui est vraiment ce mystérieux personnage censé endormir les enfants ? On vous présente aujourd’hui ce drôle de marchand…

À défaut de l’avoir déjà rencontré, tout le monde en a au moins entendu parler… C’est ce fameux Marchand de sable, qu’il nous arrive de maudire les nuits d’insomnies !

La légende veut qu’il débarque dans les chambres des enfants à la nuit tombée pour les endormir d’une poignée de sable dans les yeux. Cela peut paraitre effrayant, mais on le retrouve pourtant dans de nombreux livres et films pour enfants. Il est même l’un des quatre héros de la célèbre série télévisée « Bonne nuit les petits », dans laquelle il se révèle tout à fait gentil et bienveillant. Alors au fond, qui est-il vraiment ?

L’origine du Marchand de sable :

Difficile de dater très précisément l’apparition de cette figure légendaire… Son origine viendrait d’une expression employée dès le 18ème siècle : « avoir du sable sous les yeux » qui signifiait que les yeux commençaient à picoter de fatigue et qu’on allait donc rapidement tomber dans le sommeil.

C’est ensuite la nouvelle d’Hoffmann intitulée « L’homme au sable » qui l’aurait popularisé. Dans ce récit fantastique paru en 1817, il devient un personnage inquiétant, fruit de l’imagination dérangée d’un jeune héros au bord de la folie. Ce qui explique pourquoi, dans certaines cultures et notamment germaniques, le marchand de sable est bien loin du gros bonhomme sympathique et affable qu’on aimerait décrire aux enfants…

Il faut dire aussi qu’il existe des méthodes moins violentes pour endormir que quelqu’un qui vous jette du sable au visage !

Chez nous et ailleurs :

En France, on n’en a pas peur. Parce qu’il est l’ami de Nounours, Nicolas et Pimprenelle, et parce que ses représentations dans la littérature de jeunesse sont courantes et rassurantes.

Ce n’est pas toujours le cas ailleurs…

Si le Sandman anglais diffère peu de notre Marchand de sable français, il reste une figure un peu angoissante du nom de Sandmännchen en Allemagne. Là-bas aussi, il eut droit à son heure de gloire télévisée, mais il y apparaissait grincheux et antipathique.

Au Québec, son équivalent est un vieux vagabond maléfique appelé le Bonhomme Sept Heures, dont la mission est de faire peur aux enfants qui ne dorment pas.

Quant au Pedro Chosco espagnol, il se révèle très efficace pour endormir les enfants de sa douce voix grave… mais il s’en sert aussi pour séduire les dames !

Il n’y a guère qu’au Portugal et au Danemark qu’on le retrouve sous les traits d’un personnage réellement bon enfant… Bien qu’extrêmement timide et tellement silencieux qu’il est impossible à repérer, le João Pestana portugais est attendu chaque nuit avec impatience. Et dans l’un de ses contes, Andersen invente un elfe prénommé Ole Lukøje (« Œil Fermé » en français) qui endort les petits danois d’un souffle dans le cou avant d’accompagner leur sommeil de jolies histoires.

 

Finalement, notre bon vieux Marchand de sable ne serait-il pas une version européenne et moderne du mythologique Morphée, le dieu des rêves ?

Mais peu importe son nom et son âge, en cas de sommeil difficile on vous déconseille fortement de reproduire sa technique : le sable dans les yeux, ça pique !